Dax Dasilva, PDG et fondateur de Lightspeed et de Never Apart, l’espace culturel LGBTQ + de Montréal, est un bâtisseur dans la communauté montréalaise, un activiste et un initiateur de tendances en affaires. Il fait partie de notre liste des 15 Montréalais qui changent le monde. Et à un agenda printemps-été particulièrement occupés pour Dasilva, dont l’empire Lightspeed compte maintenant plus de 800 employés avec des bureaux dans 8 villes et faisait récemment son entrée en bourse, nous pouvons maintenant ajouter qu’il est un auteur publié avec la sortie de son premier livre Age of Union: Igniting the Changemaker. Nous avons rencontré Dasilva pendant la Conférence C2 Montréal 2019, l’une des conférences d’affaires les plus avant-gardistes au monde, où il était un des conférenciers invités.
Pour ceux qui ne vous connaissent peut-être pas, pourriez-vous nous donner un aperçu de votre cheminement de carrière, de vos années comme étudiant à celles comme chef d’entreprise ?
J’ai commencé à programmer à Vancouver à l’âge de 13 ans et j’ai développé des logiciels tout au long de mon adolescence et de mes 20 ans. J’ai déménagé à Montréal en 2001 et, vers 2005, je me suis rendu compte qu’il manquait un produit sur le marché qui pourrait aider tous les détaillants, et c’est ainsi qu’est né Lightspeed. Au cours des sept années suivantes, nous avons développé l’entreprise avec une cinquantaine de personnes et nous nous sommes installés dans nos bureaux du Mile-Ex, qui s’appellent désormais Never Apart. Depuis lors, nous avons recueilli plus de 300 millions de dollars de financement, acquis plusieurs sociétés et transféré nos produits dans le nuage informatique pour desservir non seulement les magasins, mais également les restaurants et les entreprises de commerce électronique. Nous avons finalement fait notre entrée en bourse au printemps 2019.
Qu’est-ce qui a motivé le passage de vos activités artistiques à l’entrepreneuriat technologique ?
C’est un cheminement complexe. Quand j’étais enfant, je dessinais et peignais continuellement, et je pense que cela a perduré lorsque j’ai commencé à programmer parce que j’ai commencé ce métier en tant que designer, jamais en tant qu’ingénieur. À l’université, j’ai fait un an d’ingénierie, mais j’ai abandonné et suis passé à l’histoire de l’art et aux études religieuses. Dix ans après la fondation de Lightspeed, nous avons créé Never Apart, et les différents chapitres de mon histoire se sont entrelacés et ils font toujours partie de mon moi authentique. Ils se sont déroulés au bon moment.
Avec ces champs d’intérêt entremêlés au cœur de votre vie, la création de Never Apart a-t-elle été un moment eurêka pour vous ? Une façon de retourner à l’art et à la culture après la décennie qui précédait ?
C’était un moment eurêka. Avant Lightspeed, je participais à des productions musicales et à des projets culturels et j’écrivais de la poésie. Tous ces projets ont été mis de côté par la création d’une entreprise de technologie. À mesure que Lightspeed grandissait, j’ai pu réinvestir dans l’immobilier, ce que nous pouvons faire de manière unique dans cette ville. Je savais aussi qu’il n’y avait pas de centre culturel dans le Mile-Ex, un quartier très tourné vers les arts. Je me suis rappelé à quel point moi-même et les membres de mon entourage avions énormément bénéficié des groupes de jeunes LGBTQ. Nous avons rapidement compris que nous voulions vraiment redonner à la communauté et susciter des changements sociaux en utilisant la culture. Je pense que l’idée de créer un centre culturel en tant que force créatrice d’unité et de changement a été le bon projet.
Avez-vous remarqué que d’autres sociétés de technologie s’inspiraient de Never Apart dans l’utilisation de leurs espaces ?
Oui. Le problème avec les startups est qu’il s’agit toujours de jouer au chat et à la souris avec vos espaces, et j’ai rencontré des startups qui utilisent des parties de leurs espaces de bureau dont elles n’ont plus ou pas encore besoin comme espaces de travail partagés ou de création. Tout le monde essaie de trouver des moyens de redonner et de bâtir une communauté au cours des années où ils ont une influence, par opposition à celles de leur retraite. C’est maintenant le moment d’avoir un impact, une idée qui remplace la notion désuète voulant que vous allez redonner lorsque vous serez sorti du marché du travail. Vous pouvez avoir beaucoup plus d’impact lorsque vous êtes connecté à votre réseau.
Quels types de commentaires avez-vous reçus après la publication de votre livre ?
Croyez-le ou non, publier le livre était encore plus stressant que de faire son entrée en bourse. La réponse a été vraiment incroyable et je pense que tout le monde chemine par l’un des quatre piliers décrits dans le livre. Pour les spécialistes de la technologie, ce peut être le pilier du leadership, tandis que ceux des arts entrent par la culture et que ceux qui cherchent un sens et un but entrent par la spiritualité. Ce que j’aime dans leurs réactions, c’est que leur curiosité s’étend à d’autres sujets, ce qui déclenche des conversations qu’ils n’auraient jamais eues. Ce n’est pas seulement l’histoire de Never Apart, ou l’histoire du démarrage de Lightspeed. La réaction a été si variée et les conversations sont allées au-delà de tout ce que je pouvais imaginer.
En tant qu’un des chefs de file qui ont permis à Montréal de se placer à l’avant-scène de la technologie, quels sont, d’après vous, les principaux atouts de la ville comme endroit où faire des affaires reliées à la technologie ?
Il y a plusieurs bonnes raisons pour lesquelles je pense que Montréal est la meilleure ville pour établir une entreprise de technologie. Je pense que la première raison est que nous investissons dans la culture et que nous célébrons la créativité qui favorise en retour l’innovation ; c’est pourquoi nous avons un écosystème technologique aussi florissant. Il y a une profusion d’établissements d’enseignement incroyables et de plus en plus de gens restent ici parce que nous avons cette scène technologique incroyable et celle-ci est très dynamique en partie grâce aux gens qui œuvrent dans ces établissements. C’est une ville où il fait bon vivre et où il est possible d’expérimenter et de monter des projets, qui peuvent échouer ou réussir, et ce, à peu de frais. Il existe un écosystème très solidaire et une culture de collaboration entre les employés des entreprises de technologie, c’est quelque chose de très particulier à Montréal.
Selon vous, qu’est-ce qui fait de Montréal un endroit de choix pour des réunions et des événements ?
Je pense que c’est un endroit formidable pour les réunions, car il y a beaucoup à découvrir dans la ville. Que ce soit la gastronomie, l’art ou la musique, vous êtes entouré de stimulants autres que votre réunion qui peuvent vous inspirer et qui sont par ailleurs uniques. Je pense que c’est la raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons chez Lightspeed. Nous aidons les petites entreprises indépendantes parce que nous pensons que les villes se distinguent par les restaurants, les boutiques et les salles de concert qu’on y trouve. Et ce qui est formidable à Montréal, c’est qu’il y a beaucoup de découvertes originales et uniques à faire. Lorsque vous parlez de Montréal à des gens d’ailleurs, ils n’hésitent pas à vous raconter tout ce qu’ils ont découvert ici.
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