Montréal a eu l’honneur d’accueillir la 24e conférence internationale sur le sida. L’événement — organisé par l’International AIDS Society — s’est déroulé du 29 juillet au 2 août au Palais des congrès de Montréal. Environ 8 000 personnes ont participé à l’événement (et 1 000 autres y ont assisté virtuellement). Y étaient présents des scientifiques, des cliniciens, des dirigeants communautaires, des défenseurs des droits, des personnes vivant avec le VIH, des prestataires de soins de santé, des décideurs et d’autres parties prenantes venues du monde entier.
Les principaux objectifs : faire progresser la recherche sur le VIH, convertir les preuves en actions, et accélérer les progrès vers l’objectif commun de mettre fin au VIH et au sida en tant que problème de santé publique d’ici 2030.
Informations générales
Selon le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), on estime que 79 millions de personnes ont été infectées par le VIH, le virus responsable du sida.
Après quatre décennies, le virus n’a toujours pas de vaccin ni de remède. La bonne nouvelle, c’est que 28 millions des 38 millions de personnes vivant avec le VIH aujourd’hui suivent un traitement antirétroviral vital qui les maintient en bonne santé en réduisant la quantité de virus dans leur organisme et en prévenant la transmission. La moins bonne nouvelle est que 10 millions de personnes n’ont pas accès à ce traitement. C’est précisément pour cette raison — entre autres — qu’une conférence de cette nature est si importante : parce que le VIH/sida n’a pas été éradiqué.
AIDS 2022 à Montréal
La conférence comportait de nombreux éléments, tels qu’une session plénière quotidienne, une salle d’exposition et un village planétaire (qui était ouvert au public). À bien des égards, la réunion est unique en son genre en raison des personnes qui y ont participé : non seulement des scientifiques et des décideurs, mais aussi des militants de la base, des artistes et des acteurs locaux. Les organisateurs de Fierté Montréal ont pris part à l’événement en aidant à établir la programmation et le calendrier des événements en collaboration avec l’International AIDS Society — un exemple parfait de partenariat entre des acteurs locaux et une association visiteuse.
L’événement a également été l’occasion d’échanger sur les stratégies concernant d’autres pandémies urgentes, telles que la COVID et la variole simienne. Depuis plusieurs mois, les organisations communautaires locales étaient déjà présentes sur le terrain pour sensibiliser et vacciner les populations à risque pouvant être affectées par la variole simienne. Cette mobilisation déjà en cours a permis de partager des connaissances et des programmes.
Lors de la conférence, le Dr Jean-Pierre Routy, coprésident local, a déclaré que la plus grande avancée présentée était une étude montrant qu’une seule injection d’un médicament antirétroviral de longue durée peut empêcher les personnes de contracter une infection par le VIH pendant deux mois. Cela remplacerait les pilules de prévention quotidiennes et pourrait permettre de sauver des millions de vies.
L’héritage laissé par un tel événement
Il va de soi qu’un événement de cette ampleur a des répercussions. Les liens établis et les connaissances échangées auront un impact sur les interventions sanitaires internationales, et les militants ont utilisé cette conférence comme un levier pour transmettre leur message et réengager le débat sur le sida. Mais il y a aussi eu un impact local. La conférence a conduit à un réengagement des acteurs locaux à travailler ensemble pour consolider les bases existantes des projets et des programmes.
Nous avons déjà été témoins de trois résultats majeurs :
- Le gouvernement canadien a annoncé l’octroi de 17,9 millions de dollars pour améliorer l’accès au dépistage du VIH dans les communautés éloignées et parmi les populations difficiles à rejoindre. [détails]
- Un engagement à tenir des consultations sur la modernisation de la réponse du système de justice pénale à la non-divulgation de la séropositivité (objectif : éradiquer la stigmatisation) [détails].
- Le gouvernement canadien a annoncé un réinvestissement de 15 millions de dollars dans l’ONUSIDA, programme dont l’objectif est de mettre fin au sida dans le monde entier [détails].
Il convient également de noter que les retombées positives d’AIDS 2022 seront mesurées par le biais d’une étude réalisée par #MEET4IMPACT, une organisation locale qui vise à générer et à optimiser la valeur sociale des réunions. [Mise à jour, août 2023: voici l’étude complétée.]
Un impact social important, un impact écologique moindre
Si la conférence sur le sida a eu un grand impact social et politique, l’événement était écoresponsable, classé au niveau 2 par les normes de certification du BNQ, qui définit la gestion responsable des événements et établit des règles techniques fondées sur 16 principes de la Loi sur le développement durable du Québec. De plus, les exposants du site devaient se conformer à une liste de contrôle en matière de durabilité qui appuie les dix principes du Pacte mondial des Nations Unies.
Et elle s’est tenue au Palais des congrès de Montréal, un lieu doté d’une politique d’écoresponsabilité rigoureuse. Le bâtiment lui-même est neutre en carbone et offre aux professionnels de l’événementiel une variété d’options axées sur la durabilité pour atténuer l’impact environnemental des réunions.
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